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L'instruction autrement, ou quand apprendre se fait au quotidien
6 mars 2013

Un peu de lecture

J'ai trouvé ceci sur la toile,
bon c'est un peu long à lire mais moi j'aime beaucoup
ça a été écrit il y a une dizaine d'années :

Interview d'un parent scolarisant en 2015.
2015 : L’instruction à domicile est la norme éducative, homeschooling
ou unschooling, après le krach pédagogique de 2010, l’école est en
faillite, les enfants scolarisés deviennent minoritaires, une loi
autorise encore la scolarisation mais celle-ci est très contrôlée :
les parents doivent justifier leur choix et leurs enfants sont
examinés tous les ans afin de constater que la scolarisation
n’intervient que peu dans la perturbation de leurs rythmes naturels
(sommeil, repas, créativité…). Jules Rifé, journaliste de la revue
”Vivre et apprendre”, a interrogé une mère de famille qui scolarise
ses deux enfants de 8 et 13 ans.

- Pourquoi ce choix de l’école ? Qu’est-ce qui un jour vous a poussée à
faire ce choix ? Vous auriez très bien pu faire comme tout le monde et
faire l’instruction en famille.

- Je n’avais pas spécialement envie de m’occuper de l’instruction de
mes enfants, et comme je savais qu’il y avait l’école…Je voulais
travailler aussi.

- C’est un mode de garde pour parents qui veulent travailler ?

- Oui, mais pas seulement : l’école assure l’instruction des enfants,
elle fait d’une pierre deux coups.

- Et votre mari, qu’en pense-t’il ?

- Nous étions d’accord pour la scolarisation, aucun de nous ne voulait
mettre son emploi entre parenthèse et changer notre vie d’avant.

- Est-ce que ça n’a pas été trop dure au départ ? Comment avez vous,
vous et vos enfants, vécu la rupture ?

- Oui ça a été difficile, Melvin a pleuré pendant un bon mois et demi
au moment de ses deux premières rentrées et Fiona un peu moins, trois
semaines seulement. Ils m’en ont fait voir, même à la maison. C’était
comme si je les avais abandonnés, ils ne me faisaient plus confiance,
ils se sont éloignés de moi aussi. Maintenant, ils se sont habitués,
c’est oublié.

- Et à propos des problèmes des adolescents justement, les
traumatismes de la petite enfance n’arrangent pas les choses quand
même, ne pensez-vous pas que l’école est grandement responsable ?

- C’est vrai qu’il y a beaucoup moins de crises maintenant qu’il y a
dix ans, quand la totalité des enfants allaient à l’école…Melvin entre
juste dans l’adolescence, alors je vous dirai ça dans quelques années…

- Le regard des autres, la famille, comment ont-ils réagi ?

- Alors la famille, ma mère m’a regardée avec des yeux ronds quand je
lui ai dit que les enfants iraient à l’école, elle n’était pas
d’accord bien sûr, elle m’a donné les arguments habituels : Le bruit,
la promiscuité, l’apprentissage réel très limité, le manque de
sommeil, le non respect du désir de l’enfant, la perte de
spontanéité…Avec les amis, les collègues de travail, je n’en parle pas
vraiment, c’est étrange pour eux, ils ne conçoivent pas ça dans leur
vie, qu’on puisse envoyer les enfants à l’école…Je préfère éviter le
sujet, je n’aime pas trop les polémiques.

- Et le rythme des enfants justement, vos enfants ont-ils le temps de
rattraper le sommeil perdu le week end ?

- Oui, le week-end je les laisse dormir jusqu’à 11h ou midi et ils
sont dispos pour repartir le lundi !

_ A quelle heure se lèvent-ils les jours de classe ?

- A 7 heures, 7 heures 15, comme nous.

- C’est le rythme d’un adulte qui travaille….

- Oui, mais c’est comme ça si nous adultes voulons travailler.

- Comment conciliez vous rythme de l’école et vie de famille ou vie
professionnelle ?Vous reste-t-il du temps à passer avec votre enfant ?
Combien de fois par semaine ?

- Le rythme de l’école correspond à notre rythme de travail à mon mari
et moi même, alors c’est très bien. Les enfants vont à la garderie le
matin à 8 h, ils mangent à la cantine le midi, le soir c’est garderie
et étude pour le plus grand, jusqu’à 18 h> Le mercredi, ils vont chez
leur ancienne nounou restent à la maison, donc ils nous reste le
week-end pour être ensemble. Avec la petite, on peut bricoler ou
sortir se promener, mais avec le grand…c’est plus difficile, il a ses
copains et il n’a pas vraiment envie de faire des choses avec nous.

- Cela fait quand même des journées de dix heures, vous ne trouvez pas
que ça fait beaucoup pour les enfants ?

- Comme ça, ils s’habituent pour le travail plus tard ! (rires.) Oui,
c”est une grande liberté d’action pour chacun aussi, enfin pour nous,
on stresse moins et on peut travailler l’esprit tranquille.

- Et l’esprit de compétition, la violence verbale ou physique, le
rejet par les autres, comment votre enfants vit-il cela, avez-vous un
moyen d’atténuer ces maltraitances ?

- Tout cela existe dans la vie aussi, alors plus vite ils
l’apprendront, mieux ce sera pour eux. A la maternelle, ils nous
parlaient de leurs problèmes à l’école, qu’Untel les tapait, les
disputes avec les copains ou les cris de la maîtresse , mais qu’est-ce
que vous voulez… On leur a dit d’être gentils avec les copains et la
maîtresse mais nous n’avons pas de solution, ils ont leur vie, nous la
nôtre. Maintenant, je suppose qu’il n’y a plus de problème puisque ils
ne nous disent plus rien … Enfin. je l’espère.

- Justement, ne croyez-vous pas que les enfants en allant à l’école
ont une double vie ? Qu’ils portent un masque, un pour la maison, un
pour l’école ?

- Sans doute, comme nous tous, je crois que l’école apprend à se
retenir et à contenir leurs émotions, ça les prépare encore à
s’insérer dans cette société, au travail, vous savez, tout le monde
sourit à son patron mais n’en pense pas moins…

- Vos enfants vous ont- ils parlé de la promiscuité et du bruit,
comment font-ils pour supporter ces désagréments.

- C’est sûr que 28 ou 29 dans une salle de classe, ça fait beaucoup,
même moi, je ne me vois pas travailler avec 28 collègues dans une
salle !! Je crois que les enfants ont des capacités à supporter
certaines choses que nous adultes ne supporterions pas. Mais ils ne me
parlent pas du bruit. Parfois, pouvoir se retrouver un peu seuls,
c’est arrivé oui.

- Ont-ils encore un esprit créatif, pas facile quand même de créer sur
commande à l’école…non ?

- Heu…qu’est-ce que vous entendez par esprit créatif ?

- Peinture, bricolage, dessins, créer ce qu’ils ont envie…

- Disons, à la maison, ils dessinent, enfin, la plus jeune, mais
Melvin est au collège et il n’a plus le temps avec les devoirs et les
copains avec qui il chate sur le Net. De la peinture, ils en font à
l’école, je crois…

- Et les devoirs, c’est abuser, vous ne croyez pas ? Ils les font avec plaisir ?

- Ah, je reconnais que les devoirs, ce n’est pas tous les jours
facile….Melvin a énormément de travail à la maison. Environ 2 heures
chaque soir en rentrant du collège. Mais il a pris l’habitude, et puis
il sait qu’il ne pourra pas jouer à la wii 3 le week-end s’il ne fait
pas correctement ses devoirs. Avec Fiona, c’est un peu plus facile,
elle 8 ans.

- J’en viens à vous demander… combine d’heures consacrent-ils par
semaine à leur scolarité ?

- Voyons… Les jours de classe, c’est environ 7 à 8 heures avec les
devoirs, et si on ajoute la cantine et la garderie ou l’étude, on peut
rajouter 3 ou 4 heures de plus, donc 10 à 12 heures par jour….Environ
entre 40 à 48 heures.

- C’est beaucoup plus qu’un adulte qui travaille !

- Ils peuvent se reposer le week-end.

- Vous aussi.

_ Oui, mais ils récupèrent plus vite que moi ! (Rires.)

- Comment gèrent-ils l’ennui à l’école ? On sait bien que les sujets
d’étude n’intéressent que peu les élèves.

- Ils ne me disent pas qu’ils s’ennuient à l’école, bon, c’est vrai
qu’ils ne me racontent pas leurs journées, alors, c’est un peu leur
jardin secret, l’école. A la maison, par contre, ils s’ennuient vite
en dehors de la TV pour Fiona ou de la console pour Melvin.

- Et ne sont-ils pas en manque de vrais copains, de relations
sainement choisies ? Je ne parle pas des relations artificielle, crées
par la force des choses dans la promiscuité scolaire.

- C’est vrai que tous leurs copains ou copines sont dans leur classe,
de toute façon, ils n’ont pas le temps ni l’occasion d’en avoir
d’autres, alors autant prendre ceux qui sont sur place, je trouve que
c’est un bon choix. Ils s’entendent plutôt bien avec eux, je crois.

-Comment se passent les contrôles et quelle est leur fréquence ?

- Pfff, c’est toujours contraignant. L’assistante sociale nous pose
des questions sur le pourquoi de notre choix et pour voir aussi s’il
n’y a pas carence éducative, si nous respectons les rythmes des
enfants, etc. Elle vient tous les deux ans à notre domicile. Puis
chaque année, les enfants sont contrôlés, ils passent des tests de QI,
des tests de créativité et des tests de socialisation pour voir s’ils
sont à l’aise et capables d’avoir une conversation avec des individus
de tous âges et de tous milieux.

- Ah, oui parce qu’à l’école, ils voient toujours les mêmes personnes
: des enfants du même âge et les mêmes adultes.

- Oui, c’est pour ça.

- Et comment est l’ambiance dans ces moments-là ?

- Plutôt tendue. On sent bien que les personnes qui contrôlent sont
contre la scolarisation… Une fois que c’est terminé, on est soulagé,
même les enfants sont stressés par les contrôles…Si le contrôle se
passe bien, c’est ok, on peut continuer avec l’école.

- Financièrement, votre emploi comble-t-il toutes les dépense dues à
l’école (cantine,garderie, vêtements à la mode, fournitures scolaires,
trajets en voiture…) ?

- On arrive à joindre les deux bouts parce que nous travaillons tous
les deux mais c’est vrai qu’en plus, nous n’avons pas l’AIF,
l’allocation d’instruction en famille. Et nous payons plus d’impôts
parce que la scolarité d’un élève coûte cher, environ 10 à 12 000
Euros par an et par enfant.

- C’est très important effectivement.

- Oui mais c’est un choix mûrement réfléchi !

- Vous savez quand même que l’école est une institution très
polluante, rien qu’à sa consommation de papier, cela ne vous gêne-t-il
pas de participer à la dégradation de notre environnement ?

- Nous ne sommes pas à la place des enseignants, c’est à eux qu’il
faudrait poser la question. Non, je ne me sens pas responsable de la
dégradation de l’environnement. C’est aux professionnels de trouver
des solutions aux problèmes qu’ils créent.

- Bon courage dans votre aventure de la scolarisation et merci d’avoir
accepté cette interview.

- Merci à vous de consacrer un article à ce sujet qui n’est pas
toujours compris….

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Commentaires
S
;-) bienvenue chez nous, à très vite !
F
Coucou, c'est Frédérique (du groupe fb eip),<br /> <br /> J'adore ce texte, c'est vraiment trop drôle!!<br /> <br /> Je sens que je vais passer un peu de temps chez toi.<br /> <br /> Au plaisir de te revoir sur Fb.
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  • Le parcours d'une maman vers l'école familiale (ou école à la maison) des premières réflexions sur l'éducation à la mise en place du projet, je vous dévoilerai me ressentis, mes joies, mes coups de gueules.....
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